I Les maisons du village ont partout, près du seuil, Le banc de pierre blanche ombragé par des treilles, Le banc où chaque soir sont assises les vieilles, Qui jettent vers la route un tranquille coup d’œil. Sous les rayons pâlis qui frôlent leur paupière, Elles semblent attendre, en rêvant,…
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I Vers la mi-février, dans nos tièdes contrées, Comme un oiseau d’amour précurseur de printemps, Sur un lit de roseaux, d’herbes enchevêtrées, Le cygne a fait son nid au bord de nos étangs. Le saule reverdit sur le miroir paisible. La menthe a répandu ses bouquets parfumés A l’entour du…
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Voilà longtemps, longtemps, longtemps, Lorsque j’étais toute petite… — ( Mon Dieu ! que le temps passe vite ! J’aurai demain mes dix-huit ans ! ) — Dès que je voyais ma grand’mère, Ma bonne grand’mère aux yeux doux, Je bondissais sur ses genoux, Je baisais sa tête si chère,…
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Le printemps maladif a chassé tristement L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide, Et, dans mon être à qui le sang morne préside L’impuissance s’étire en un long bâillement. Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne Qu’un cercle de fer serre ainsi qu’un vieux tombeau Et triste, j’erre après un…
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La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse, Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse, Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs. Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs, Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres, Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres,…
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Maintenant que mon temps décroît comme un flambeau, Que mes tâches sont terminées ; Maintenant que voici que je touche au tombeau Par les deuils et par les années, Et qu’au fond de ce ciel que mon essor rêva, Je vois fuir, vers l’ombre entraînées, Comme le tourbillon du passé…
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Le petit homme qui chantait sans cesse le petit homme qui dansait dans ma tête le petit homme de la jeunesse a cassé son lacet de soulier et toutes les baraques de la fête tout d’un coup se sont écroulées et dans le silence de cette fête dans le désert…
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A Henri d’Ideville. Le torrent que baise l’éclair Sous les bois qui lui font des voiles, Murmure, ivre d’un rhythme clair, Et boit les lueurs des étoiles. Il roule en caressant son lit Où se mirent les météores, Et, plein de fraîcheur, il polit Des cailloux sous ses flots sonores.…
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L’oiseau qui vole si doucement L’oiseau rouge et tiède comme le sang L’oiseau si tendre l’oiseau moqueur L’oiseau qui soudain prend peur L’oiseau qui soudain se cogne L’oiseau qui voudrait s’enfuir L’oiseau seul et affolé L’oiseau qui voudrait vivre L’oiseau qui voudrait chanter L’oiseau qui voudrait crier L’oiseau rouge et…
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Vingt ans après cent ans plus tard toujours les sordides mousquetaires toujours les mêmes traîneurs de sabre toujours les porteurs de bannière Enfant j’ai vu sur une image des hommes en robe noire avec un visage vert debout autour d’un homme qui s’appelait Ferrer Oh pauvres hommes vivants comme vous…
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Le ciel est noir, la terre est blanche ; – Cloches, carillonnez gaîment ! – Jésus est né ; – la Vierge penche Sur lui son visage charmant. Pas de courtines festonnées Pour préserver l’enfant du froid ; Rien que les toiles d’araignées Qui pendent des poutres du toit. Il…