Je te regarde en face en train d’écrirependant qu’au fond de moi mon encre taritdans le sable poèmetu mets tes lunettes, tu reprends du papierce qu’il faut pour une nuitet tu t’en vas dans ta solitudeentre-tempsla nuit grandit et derrière la fenêtrele gel et l’obscurité échangent leurs donslui, des stalactites…
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Vaste superficieaquatique,Gouffre profondqui surit les gosiersdes poissons.Fonds sableux fécondésde laitancesblanchâtres.Ondes marinessemblables à latôle qui couvrele toitd’une cabaneabandonnée.Mousses haussantles voiles du grandnavire.Etoiles de la meroù végètent icaquiersricins et palmiers,mangliers.Les conques cachentleurs œufssur le largelittoral d’unocéanCimetièrede nombreux marins,gueule déglutissantles voiliers blancs. .. Ô soleil lumineux,seul amant de lamer,Tu l’épouses lesoir avant de…
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Oscar Milosz (1877—1939) Une rose pour l’amante, un sonnet pour l’amiLe battement de mon cœur pour guider le rythme des rondes ;L’ennui pour moi, le vin des rois pour mon ennui,Mon orgueil pour la vanité de tout le monde,O noble nuit de fête au palais de ma vie ! Et la complainte, pour…
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Pareille à une toile laissée blanchequ’un anachronique bohémienen veste et pull-over a déchiréepar le milieu, avec la forcede ses deux paumes. Quelle couleura la douleur ? Le blanc d’une hallucination,dirais-tu, ou peut-être le noir d’un gouffre… Le ciel ensanglanté au momentdu souper déjà entamé recommande :ayez donc pitié de cet…
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Pêches ! Pêches ! Six pour une livre ! Mary Brown martelle cette chanson. Les rues marchandes d’un Dublin ivre, Ecoutent les Coleens à l’unisson. Harengs Saurs ! Le tout pour une tune ! L’odeur des poissons atteint le palais, Les tricots, les cheveux, les narines, Et s’incruste partout des jours entiers. Pommes ! Pommes ! Le…
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George Szirtes Traduction et adaptation par Jean-Marie Flémal A. Miroir où nous ne cessons de disparaître. Ces yeuxne sont pas les nôtres et ne le furent jamais à mesurequ’ils cherchaient l’autre, l’absent. Elle se maquillaitet j’étais derrière elle, et le soleil sur le mur brûlait de parler,mais tout ce qu’il…
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Dimitris P. Kraniotis Fumées des cigarettes et tasses pleines de café, à côté de la ligne imaginaire, sur la quelle la vitesse des mots s’ appuie et envoie un signale à mon silence blessé. Νοητή Γραμμή Καπνοί από τσιγάρα και κούπες γεμάτες καφέ, δίπλα στη νοητή γραμμή,…
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ŒIL DE VERRE
Elle était très laide et me regardaitD’un seul œil– mais tout le visage en portait la marque –Il n’y avait que cette affreuse bille bleue que je vois encoreQuand sur le sable de sa tombe déjà oubliée J’écris son nom :Brigitte.Pourtant, elle était bonne, et d’une main tendreMe guidait.Toujours elle jouait,…
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Mon armoire ma maisonEn ce lieu si lointain où toujours je demeureJ’ouvre le vieux tiroir dont le coulisseau pleureTous les amis sont là endormis côte à côteChacun lance à mon coeur sa musicale note Une histoire les saisons J’ouvre le vieux tiroir dont le coulisseau pleureViennent la montre bleue qui…
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Soleil et Mur
Le disque du soleil est un mur blanc de givre,froid est le mois de mai.Les oiseaux, les feuilles sur mes yeux circulent,inaperçus, à leur gré.Je ne les vois que partis au loin,dérobés au-delà d’une image immuablecachant un instantl’oiseau qui survientet marche sur mon regard.Je n’éprouve que l’absence,je suis aveugle à…
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Maître, éteins la chandelle, les temps sérieux sont à la porte.De nuit plutôt compte les étoiles, gémis pour la jeunesse.Ta parole indocile pourrait s’arracher de sa laisse. Plante l’oignon dans ton potager, fends le bois, débarrasse le grenier.Il est mieux que personne ne remarque tes yeux étonnés.C’est ton métier : tu…