• Guillaume Apollinaire

    AUTOMNE

    Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneuxEt son boeuf lentement dans le brouillard d’automneQui cache les hameaux pauvres et vergogneux Et s’en allant là-bas le paysan chantonneUne chanson d’amour et d’infidélitéQui parle d’une bague et d’un coeur que l’on brise Oh ! l’automne l’automne a fait mourir l’étéDans le…

  • Guillaume Apollinaire

    L’ADIEU

    J’ai cueilli ce brin de bruyèreL’automne est morte souviens-t’enNous ne nous verrons plus sur terreOdeur du temps brin de bruyèreEt souviens-toi que je t’attends – – –Guillaume Apollinaire (1880-1918), in Alcools ( Nouvelle revue française, 1920) ( source Gallica ) ( pour en savoir plus sur Guillaume Apollinaire )

  • Charles Guérin

    TOUT ÊTRE A SON REFLET OU SON ECHO…

    Tout être a son reflet ou son écho.Le soir,La source offre à l’étoile un fidèle miroir ;Le pauvre trouve un coeur qui l’accueille, la flûteUn mur où son air triste et pur se répercute ;L’oiseau qui chante appelle et fait chanter l’oiseau,Et le roseau gémit froissé par le roseau :Rencontrerai-je…

  • Charles Fretin

    LES DEUX INFINIS

    En présence des flots l’infini se comprend :De celui qui les fit ils chantent la puissance ;Mais, comme l’infiniment grand,L’infiniment petit prouve un pouvoir immense :D’un créateur pareilSur tous deux à la fois l’empreinte est apposée.Ainsi la goutte de rosée,Tout comme l’Océan, reflète le soleil. – – –Charles Fretin, in…

  • Albert Glatigny

    PANTOUM

    Par les soirs où le ciel est pur et transparent, Que tes flots sont amers, noire mélancolie ! Mon coeur est un lutteur fatigué qui se rend, L’image du bonheur flotte au loin avilie. Que tes flots sont amers, noire mélancolie ! Oh ! qu’il me fait de mal ton…

  • Philippe Jaccottet

    Plus aucun souffle…

    Plus aucun souffle. Comme quand le vent du matina eu raisonde la dernière bougie. Il y a en nous un si profond silencequ’une comèteen route vers la nuit des filles de nos filles,nous l’entendrions. – – –Philippe Jaccottet, in Poésies 1946-1967 (Gallimard, 1971) ( pour en savoir plus sur l’auteur…

  • Jean Follain

    LE SECRET

    Où gis-tu secret du mondeà l’odeur si puissante ?Parfois un ouvrier douxdans la ville fiévreusetombe d’un échafaudageet le vent sent toujours le lilas ;un malheur tenacehabite les corps les plus beauxles mains dans le soir se serrentun animal s’endortdans une loge qu’ouvragèrent les hommesla paix toujours se corromptet la guerren’a…